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Découvrez le portrait de Frédéric Berger 65è, administrateur de la Fondation

20 novembre 2023 Portraits Fondation
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Issu d’une famille d’agriculteurs, Frédéric BERGER (65e) a suivi un parcours assez classique lors de son adolescence. Mais du haut de ses 15 ans, il ne pensait qu’à une seule chose en classe :  les 16 heures sonnantes lui permettant de retourner sur un tracteur. À tel point que les résultats scolaires ne suivaient pas ! Rien n’indiquait alors qu’il ferait partie de la 65e promotion de l’École d’Ingénieurs de PURPAN quatre ans plus tard.

C’est sur la décision de ses parents qu’il fut envoyé au lycée professionnel d’agriculture de Masseube, loin de la ferme familiale. Il n’y retournait qu’un week-end sur deux afin de se concentrer sur ses études. Et force est de constater que le résultat fut concluant puisqu’il fut l’un des deux élèves de son lycée à pouvoir postuler à PURPAN.

 

Sa première année à l’École d’Ingénieurs de PURPAN s’est déroulée normalement en compagnie des 80 autres membres de sa promotion. Mais la réalité l’a vite rattrapé et, à seulement 18 ans, il s’est retrouvé face à un dilemme de taille : la ferme familiale, petite exploitation de polyculture-élevage, était en grande difficulté économique et son père se vit contraint de partir travailler en Afrique pour une mission de dix mois. À ce moment-là, pour Frédéric, le deal était simple : “Reprendre ou vendre”.

 

Sa décision de reprendre l’exploitation familiale a affecté ses années d’études suivantes car, seulement aidé par son grand-père de 72 ans, il dû supporter une charge de travail très importante. Selon lui, c’est PURPAN et sa flexibilité qui lui a permis de pouvoir allier les études et le travail à la ferme. Les années PURPAN de Frédéric ont donc été rythmées par les semis et les labours : 18h30 - fin des cours, 20h - sur le tracteur jusqu’à 4h30 du matin, 8h - retour sur les bancs de l’École.

 

Suppression de l’élevage, poursuite de la production céréalière, négociation d’un accord avec les voisins pour l’utilisation de leur matériel agricole en échange de quelques heures de travail : tout a été revu à la ferme pour essayer de joindre les deux bouts.

C’est en cinquième année, un peu par hasard et éreinté par quatre années de gestion de la ferme en même temps que ses études, qu’il s’est retrouvé chargé d’un projet informatique très ambitieux de création d’un logiciel pour le monde agricole. Ce stage de fin d’études était piloté par la direction de l’École et relevait d’une demande directe d’Unisys, quatrième constructeur mondial d’informatique à ce moment-là. Une première pour PURPAN !

 

Alors démotivé de la ferme familiale (trop de temps, d’énergie et de stress), Frédéric rêvait d'un avenir dans ce domaine hors du commun pour l’époque. Puis, un emploi comme Chef de produit pour le programme destiné aux coopératives et aux négoces qu’il avait monté durant ce stage lui fut proposé à la sortie de ses études. Direction Paris pour la première fois de sa vie !  Il a ainsi travaillé pendant plusieurs années pour le siège français d’Unisys afin de développer ce même logiciel.

 

Finalement, au bout de cinq ans, “à l’américaine”, les fonds de son unité furent retirés, le laissant du jour au lendemain, lui et son équipe, sans poste et sans crédit. Entre-temps, à Toulouse, une société d’informatique s'est créée à l’École : Agrisis. Il a alors quitté Unisys pour investir toutes ses économies en devenant Associé chez Agrisis. Et c’était une affaire qui fonctionnait puisqu’entre 1994 et 1999 les effectifs sont passés de 9 à 75 personnes.

Malheureusement, sur un retournement de marché, les choses se sont dégradées : en 2002, à 40 ans, il a déposé le bilan et mis la clé sous la porte. L’entreprise fut ensuite reprise par le Groupe Cogeser lors de l’instance au Tribunal de commerce. Frédéric s’est alors promis de ne plus jamais être entrepreneur.

 

Mais c’était sans compter sur la sollicitation, quelques années plus tard, du directeur financier du Groupe Cogeser lui proposant de racheter l’affaire. Animé par la fibre entrepreneuriale et malgré sa décision prise plus tôt, Frédéric et son associé ont accepté cette proposition. L’entreprise, toujours dans le monde informatique mais plus uniquement celui de l’agriculture, s’est progressivement développée : d’abord une soixantaine de personnes et aujourd'hui une dizaine de sociétés et plus de 300 salariés.

 

En 2018, au regard des évolutions du marché et des opportunités, la branche agricole fut vendue au Groupe Isagri. Frédéric a accompagné pendant trois ans cette cession en tant que Directeur délégué de la branche agricole jusqu’en 2022.

Ce départ lui a alors permis de reprendre avec son père, aujourd’hui décédé, la ferme familiale de 40 hectares de cultures céréalières et 12 hectares de forêt d’eucalyptus pour l’industrie.

 

Frédéric a aussi débuté de nombreux projets : de l’agrotourisme locatif, de l’agrivoltaïsme, un passage à l’agriculture de régénération des sols (ARS) et une certification BIO. Il a aussi participé, dans le cadre de ses activités d’ARS, à un projet avec Agri Sud-Ouest Innovation sur le développement de cette pratique.

 

C’est dans cette même période qu’il a décidé de se rapprocher de l’École d’Ingénieurs de PURPAN afin d’y faire don d’un peu de temps, une sorte d’hommage et de remerciement pour cette école qui lui a permis, malgré les difficultés, de terminer ses études. “Avec une école normale, je n’aurais pas pu continuer mon cursus”, résume-t-il. Vice-président de l’Association PURPAN Alumni dans les années 90, il est désormais chargé d’accompagner Fanny DEJEAN-PICARD dans le développement du fundraising de la Fondation de PURPAN. Parallèlement, il continue de donner des conseils aux coopératives sur les changements de systèmes d’information.

 

Enfin, il rappelle aux étudiants purpanais : “N’oubliez jamais : la pierre angulaire de nos activités est la production agricole et le maintien d’une activité agricole forte permettant à chacun de vivre de son travail et d’en être fier”.




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